J'ai fait un rêve. Que dis-je : I had a dream today.

I had a dream today that one day, people sleeping in stilettos and people dancing in charentaises, people messing around in baskets and people running in flip flops, people obsessed with heels and people disgusted by thigh boots, people born in santiags and people dying in clogs would live together, celebrating their holly feet.

This is our hope

Let freedom ring from Louboutin to Berluti. We are free at last to walk.

lundi 31 mai 2010

Faut-il petit suicider la charentaise ?

Disgression de bon ton :
Avant toute chose, notez que, cette semaine, et dans le cadre d'un événement mondain de grande importance, une de mes proches amies s'est scotché les seins (rapport aux réactions épidermique des tétons en temps de merde).
Absolument..
Avant de me raconter ça, elle s'est assurée que ça n'avait strictement aucun rapport avec la chaussure, de sorte qu'il n'y n'ait aucune chance que je mentionne ses petites manies sur ce blog.
Deux précautions valant mieux qu'une, j'ai pensé qu'il était important de commencer par ça.
Ca, donc, c'est fait.

A la question : Faut-il petit suicider la charentaise, instinctivement, j'ai envie de répondre oui.
Petit suicidons la.
Instinctivement même, je remplacerais bien les apéros géants qui fâchent la police française par des lapidations communautaires de ces abominations, place de Mexico, 05h51 heure exacte du lever du soleil en ce joli 31 mai, à base de galets granitiques aux bords contondants, avant de fignoler le travail, soit au lance flammes soit au M16, au choix.

Qu'est-ce qui, dans l'absolu, motive une telle position criminelle ?
C'est que la charentaise est un peu à la pantoufle ce que la Ugg est à la botte cavalière.
Un camouflet. Un exécrable anachronisme.
Disons-le une fois pour toutes, la basket est l'extrême limite de la concession du style au confort.
Au-delà de cette limite, votre élégance joue avec sa vie.

Souvenez-vous bien : la charentaise, inventée au XVII° siècle près d'Angoulême, est avant tout un amas de rebuts de feutre, une sorte de chaussette double fil version moumoute à glisser dans ses sabots (le sabot étant quant à lui une bûche avec un trou dedans, et pour rappel, ne se porte plus hors le périmètre olfactif  garantissant la présence d'une vache à moins de 2 mètres, et ceci, même déguisé avec un talon Chanel).

Alors. Si jamais vous vous trouvez dans l'intenable situation de devoir vous équiper de chaussons, souvenez vous : seules trois options s'offrent à vous :
1/ prier. On ne sait jamais.
2/ basculer sur des pantoufles Shipton & Heneage avec une jolie broderie bien rococo. C'est ridicule, c'est hors de prix (299 euros) mais c'est indubitablement élégant. Et si vous manquez d'inspiration pour la broderie , trashez moi tout ça avec le modèle Black pirate
3/ enfin portez des grooooosses chaussettes en laine brute bio tricotées par vos mimines, ça valorise votre dextérité manuelle, ça coûte que dalle, c'est roots ce qu'il faut, c'est même limite sexy avec pour unique accompagnement une culotte petit bateau, et surtout, parfois, il faut savoir refuser la tyrannie des hospices français.

Pour conclure, et parce que je suis en trèèèès grande forme, attention, jeu de mots niveau trois :
Qu'on se le dise, Angoulême (lleures) blagues sont les plus courtes.

vendredi 28 mai 2010

Faut-il upgrader le sabot en version talons ?

Tout d'abord, notez que j'avais un jeu de mots pathétique avec Achille au bout des doigts, mais je vais me le mettre sur l'oreille.
On progresse.

Ensuite, avec quelques mois de retard sur la tendance (oh, le gros mot), penchons nous sur la légitimité de sortir le sabot du bois.
Lors de cette expérience à la limite de l'attentat champêtre que fut sa collection printemps/ été 2010, Marc Jacobs a dit "C'était vraiment amusant de prendre quelque chose d'aussi laid qu'un sabot et de le rendre aussi désirable qu'une chaussure à talon haut".

Parfois, les phrases les plus courtes sont les meilleures.

Je conclurai donc sur cette citation synthétisée de Marc Jacobs "quelque chose d'aussi laid qu'un sabot ... à talon haut".

Faut-il bourgeoisement opter pour des chaussures sur mesure, voire chez Tom Ford ?

Partons du postulat que la question de l'argent ne se pose pas.
Se mentir à soi-même de temps en temps n'est certes pas très chrétien mais n'a jamais fait de mal, quoi.
Au diable l'avarice.
Vous vous êtes bien dit au moins une fois que si vous croisiez George Clooney 3h dans un ascenseur il tomberait grave fou amoureux de vous ? Ou que si vous vous mettiez au sport y a pas de raison, vous aussi vous auriez l'arrière train version Orient Express d'Angelina Jolie ? Ou encore, plus modestement, que James, cette espèce de bâtard de beau gosse qui prône la liberté affective et sexuelle, ne vous méritait absolument pas.
Don't you ?

Donc, ça c'est réglé.
Ne soyons pas à un postulat à la con près et pour une fois tablons sur celui-là.
Répétez après moi "j'ai beaucoup d'argent, j'ai beaucoup d'argent, j'ai beaucoup d'argent".
Hum. Ca va mieux, nan ?

Bon, une fois riches, que fait-on de tout cet argent ? Toutes les réponses commençant par "G" sont prohibées : Grande maison, Grosse voiture, Gigantesque dressing, Girafe pour animal de compagnie, Géantissime trip à l'acide, George Clooney.

En réalité, quand ça arrivera, vous n'aurez même pas besoin de vous poser la question : "Oh mon Dieu, j'ai tout cet argent et je ne sais pas comment le dilapider ! Mais que puis-je donc bien faire petit avorton richissime que je suis ?" car la société capitaliste est bien pensée.
Si.
Chaque mois, elle va vous envoyer sous blister argenté une jolie brochure Centurion Black American Express card (la CB qui défie les lois de la gravité et pèse 380g dans votre pochette Missoni)  répertoriant de A(cheter 500 hectares de cao-otchu en Amazonie pour une offrir une belle pool terrasse à Mamoune qui adore les bains de pieds) à Z(izaguer bourré dans le ciel au volant d'un A380 autrement appelé Palace volant) tout ce que votre soudaine fortune peut vous procurer comme plaisir inabordable.

Comme vous n'avez pas encore le numéro de ce mois-ci, mais que moi si (ouais, je sais, même : je fais les vitres avec), laissez moi donc, bien informée que je suis, répondre à la question que, sans jeu de mots, je sus-mentionnais, en vous rappelant ce mantra qui a fait ses preuves en de nombreuses occasions : "oui, oui, ouiiiii".

Ramené à la question, ça veut dire, oui, bien sûr qu'il faut faire péter les groles sur mesure.
Non seulement il n'y a pas plus cher, mais il n'y a pas plus chic.

D'abord le sur mesure est par définition unique, et ça vous va bien.
Ensuite, le sur mesure est par définition cher, et quoi de plus satisfaisant que de casquer un max quand on pourrait nourrir pendant 3 ans une famille ougand...
Tsssss. Au temps pour moi.
Toutes mes excuses amis futurs riches.
Non mais qu'est-ce que c'est que cette comparaison à la con ? Très très mauvais esprit. Vous faites vivre ici Tom Ford, qui à n'en pas douter reverse 40% de ses revenus pour sauver l'Afrique. C'est indubitablement ce que font les stars qui ont trop de succès. Tom Ford se démerde avec l'Afrique, chacun  sa merde.
Donc, je reprends. Le sur mesure est par définition outrageusement cher, parce que pour 3970 dollars (premier prix : je suis large comme disent les polonais), vous accédez en l'espace de trois mois (délai moyen d'attente) à la quintessence de la chaussure. Voilà pourquoi.
Et voilà pourquoi c'est bon mon cochon.

 Côté fabrique, je cite : «Les clients peuvent choisir jusqu'au lacet parmi l'un des 18 modèles, et ce, dans une déconcertante quantité de matériaux (14 différentes sortes de cuir de veau, sans parler de suède et de peau de crocodile)". Il ne faut pas moins de 6 couches de vernis successives avant de ressembler à ce que vous voulez avoir aux pieds. Ca vous claque le beignet, hein, les amatrices de la manucure ?

OK, Tom Ford n'est pas le seul brun ténébreux à proposer la chaussure sur mesure d'une rare facture, de John Lobb aux anonymes, mais c'est probablement le moins moche, et surtout, c'est chez lui que nous enjoint d'aller se sur mesurer mon magazine discount. So, comme le disent les sapeurs-pompiers new yorkais : Go ! Go ! Go !

(Et surtout, c'est toujours mieux que de s'offrir sa paire de bottes en fourrure à 9240 dollars que le boucher du coin peut choper tout comme vous pour crâner à Noël. Pas classe du tout).

Pour synthétiser ma réponse, je dirai que s'il y a quelque chose d'aussi certain que la nécessité de se laver intensément les mains après avoir touché une barre de métro ligne 1 un lundi matin 9h, c'est que l'expérience ultime du luxe et du savoir-vivre se lobb dans cette simple aberration financière : faites vous donc faire une paire de chaussures magnifiques, et si possible un modèle brillant de clacissisme, sur mesure.
Vous n'en reviendrez pas de ce que soudain le classique vous va si bien.

mardi 25 mai 2010

Quelles chaussures de chez Vionnet pour fêter Sophie ?

Aujourd'hui mardi, c'est la sainte Sophie.

Fêter Sophie, c'est indéniablement fêter la sagesse, et comme le recommandait fort justement Horace, "mêle à la sagesse un grain de folie; il est bon quelquefois d'oublier la sagesse".

Je m'en vais prendre Horace au pied de la lettre et même en rajouter en citant encore Edward Matthew Hale qui dit avec un sens pointu de la polysémie : "il n'y a pas de sagesse au-dessous de la ceinture".
Certes, cette dernière phrase peut être interprétée de multiples façons, dont certaines très tentantes.
Je me garde ces dernières pour le dessert.
Mais en attendant, la plus littérale ne me semble pas mal.

Force est de constater qu'il n'y a pas de sagesse au-dessous de la ceinture - ce n'est pas une remarque sexiste - et encore moins une fois passé le genou. Cette zone de non droit privilégie la folie et la folie n'est pas antinomique avec la beauté, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

Tout ça pour dire que s'il fallait rendre grâce à la Sophie qui sommeille en chacun de nous, il faudrait probablement renoncer à toute sagesse et se jeter les seins refaits en avant sur un ou deux modèles forts joliment surannés de la collection Vionnet, qui méritent toute notre attention.



Prenez par exemple cette petite merveille nouée sur le coup de pied au charme racé et à la facture balèze. A l'heure même où la maison de Madeleine (on se tapera l'étymologie du second prénom de ma mère plus tard) Vionnet renaît de sous la coupe en biais (qu'elle inventa, direct, en deux coups de ciseau à pot), rendons grâce à la grande dame qui, telle le H&M de son époque, fit ses armes dans la reproduction des succès vestimentaux de la fin du XIXe siècle avant de réinventer la mode, histoire de.
Hum.
                                                 Pour faire suite à cette phrase imbitable qui nécessite clairement que vous soyez gonflés à la dopamine, et à laquelle je comprends aisément que vous n'ayez pas tout compris, faisons plus simple pour rendre hommage à la postérité :

Madeleine et seulement Madeleine nous a libérées du corset
Madeleine et seulement Madeleine est née un 22 juin, a ouvert sa première boutique au 222 rue de Rivoli et intégre ainsi mon Panthéon (mais aussi mon Parthénon, aujourd'hui je suis large) personnel quand on sait que le 22 est mon chiffre culte
Madeleine et seulement Madeleine inaugure l'avenue Montaigne comme la Canebière de la mode, en s'y installant en 1913, secondée de ses 850 couturières diplômées
Madeleine et seulement Madeleine est un peu le Rembrandt de la haute couture, gagnant le premier procès visant la contrefaçon et dressant ainsi les bases d'un business model qu'a ignominieusement piétiné Bernard Arnault dans sa délirante mansuétude de démocratisation de l'unique.
Madeleine dont il faut, à l'heure des suicides party chez France Telecom, relire cette phrase :
"L'important c'est d'arriver à vivre et à travailler tel qu'on est, en pleine vérité". 

Madeleine qui aujourd'hui se cache (bien) dans le crayon de Rodolpho Paglialunga, et prête son nom à cet autre modèle foufou (cf photo à droite) à mi chemin entre l'épaule de torero et la chaussure de tango.
Madeleine c'est mon Amérique à moi.
Bon, bien sûr, je ne suis pas un lapin de six semaines, je sais bien que cette renaissance, à l'heure où l'on assassine Christian Lacroix sans ciller, n'est qu'une immense machination marketing orchestrée par des loupiaux italiens sans aucun scrupule (qui poussent le vice jusqu'à traiter Naomi Campbell de sac à main, m'enfin quand même...). Je sais que remettre Madeleine en selle ne participe que de loin à lutter contre la folie d'une mondialisation du luxe (oups, pardon, j'ai vomi).
Mais peu importe, en ce jour de sainte Sophie, Madeleine vaincra.
Et ces groles ne sont pas mal du tout.





mercredi 19 mai 2010

Ouhlala, mais qui porte des derbies à strass de nos jours ?


Réponse indiscutable : les élus.
Notez : je ne parle pas des élus municipaux, ce serait trop bath.
Non.
Je cause des élus de Dieu.
Et à part Mickaël Jacskon, je ne vois pas.
Rien que pour vos yeux, voici la mythique paire de souliers volants de Mimi l'incroyable animal de scène.

J'ai croisé vendredi dans le marais une dame (c'est-à-dire un individu féminin d'environ 60 ans, avec des cheveux gris coupés courts, portant un pull ample gris clair sur un pantalon gris foncé, et la classe folle d'une Simone) qui portait des derbies à sequins dorés.
Et je dois dire que ça claquait.
Il est évident que cette femme était quelqu'un de spécial. 
Dieu seul sait qui. Mais c'est un peu pour ça que c'est lui qui les élit en même temps...


mardi 18 mai 2010

Quelle est la pompe qui tue chez Sergio Rossi cette saison ?


C'est elle.
La sandale gladiator au talon de 10 et demi, l'impératrice au galbe parfait, ce que nous livre l'Italie cet été à part la pizza aux anchois.
C'est elle pour une multitude de critères que je n'énumère pas ici parce qu'après on dit que je pourris le net avec des posts de 12 pages; et c'est elle aussi car elle est le fruit miraculeux auquel le mariage de ma copine Charlotte a donné naissance en confiant l'habillage de ses pieds aux mains (- oui, c'est une figure de style membrée) de petits artisans rondouillards milanais (oui aussi, car mon amie Charlotte suit mes conseils et se fait faire des pompes de princesse sur mesure chez Sergio, pour la plus belle nuit de sa vie. Exactement).
Fait pour ses pieds, ce modèle prendra donc place au Panthéon (et pas le Parthénon, hein, on l'a déjà dit) de la chaussure le 26 juin prochain.
Si son mec ne jette ne serait-ce qu'un sourcil sur cette image, je suis une femme morte.
Mais il faut bien prendre des risques, c'est ça aussi le blognalisme de guerre.

lundi 17 mai 2010

Pourquoi les chaussures de mariée sont elles grave hideuses ?

Franchement, je ne me l'explique pas.

Je me creuse la tête et je trouve mille raisons pour lesquelles le marché international devrait pulluler de chaussures phénoménales pour celles qui ont décidé de s'unir à leur alter ego poilu.

Je sasse et ressasse la question dans tous les sens. 
Je me dis que quelque part entre le Printemps et le Bon Marché, il existe un triangle des Bermudes de la chaussure blanche qui a échappé à ma vigilance. Un supermégastore débordant de pantoufles de vair et de chaussons immaculés, de toutes les excentricités virginales auxquelles le cuir et le taffetas façonné par des anges a donné forme, une sorte de matrice originelle dans laquelle les petites filles qui sommeillent en nous 24h par jour iraient puiser la merveille de leurs rêves, mais en fait : rien. Zobi. Que dalle à l'horizon dans un périmètre grand comme tout Paris et sa banlieue européenne. 

Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une chaussure spécifiquement fabriquée pour faire de nous la femme sublimissime once upon a time ("Une fois sur le fleuve de Londres"  dirait Hubert Reeves en vacances en France), est la plupart du temps un étron infâme conçu par des ingénieurs slovaques spécialisés dans l'ustensile culinaire. 

Mais pouquoi ?
Pourquoi en ce jour magique, où l'on a déconnecté notre cerveau au point d'investir tout notre PEL dans une robe à dix mille que l'on ne portera qu'une fois avant de la recycler en souvenir, en ce jour où l'on a perdu 6 kilos en 3 semaines et éliminé tout poil rebelle de la surface de notre corps, en ce jour où l'on devrait censément être prêtes à se dandiner tout sourire dans une paire de chaussures trois fois en dessous de notre taille, l'affreux empire marketing qui manipule nos existences dans le moindre détail n'a t-il pas prévu de nous ruiner dans ce seul accessoire ?

Le seul, soit dit en passant, qu'il nous serait possible de porter à nouveau, de contempler in vivo chaque matin, de désacraliser en cas d'échec en l'usant sur le bitume de la vie de tous les jours.

Soyons cyniques. Osons trois réponses :

1 - une réponse bassement pratique : tout ce qui est confortable (et se doit en l'occurrence d'être portable douze heures d'affilée sans finir en pustules virulentes) est par essence moche.
Contre attaque : c'est n'importe quoi. Un Birkin est confortable, mais un Birkin est beau. 

2- une réponse bassement matérielle : tout ce qui est beau est cher. 
Contre attaque : m'enfin, une paire de groles à 250 boules, c'est déjà cher non ? Je dirais même plus, une rose roxburghii
à 3 euros, c'est beau.

3 - une réponse bassement esthétique : de trop belles chaussures impliquerait inévitablement que la robe hors de prix serait éclipsée et en vrai, le lobby des robes de mariée a passé un accord avec le lobby des chaussures de mariée.
Contre attaque : comme si George Clooney s'acoquinait avec le corps de Joe Black juste pour que l'on reste focus sur son regard éminemment érotique. Que nenni. Le consortium George Clooney est entier, la beauté est globale et n'éclipse jamais la beauté.

Ces premières réponses sont bien sûr, un petit pas pour la femme, mais un grand pas pour l'avenir de la chaussure de cérémonie. 

Dieu Merci, Sergio Rossi.
Et pour la petite histoire sachez que le chausseur italien a la délicatesse de vous proposer la réalisation de certains de ses modèles dans la couleur que vous souhaitez, y compris le blanc. Ceci pour une majoration symbolique de 20% (le terme symbolique es ici un euphémisme humoristique). Cela vous permettra d'être moins tarte à votre prochain mariage, ce qui n'est pas rien.


Quelles derbies géniales acheter à un prix défiant toute concurrence ?

Quoi, vous n'avez pas encore acheté des derbies Anniel ?
Ouha la blague.
Quand je pense qu'elles coûtent la modique somme de 65 euros (dix paquets de clopes ou à peu près, sachant que porter un paquet de cigarettes au pied ne vous embellira jamais, oh nananan, jamais), je vois difficilement comment vous pourriez vous en passer.
Je réflechis.
Non. Je vois pas.

Et attention, pour ce prix là, c'est pas de la derbie de seconde zone en carton à semelle de pneu, ni de la derbie Repetto à huit mille dollars le lacet, pour vous la jouer Gainsbourg sans les clopes (ben voui, puisque vous avez plus la thune pour en acheter, rapport à ce que vous avez converti votre budget et derbies Anniel, merci de suivre).

Nan. A 65 euros, vous héritez de la derbie à paillettes, en lin gris, en cuir laminé ou imprimé python. C'est le Las Vegas de la derbie les amis.
Comme disent les G.I : Go ! Go ! Go !

dimanche 16 mai 2010

Que dénicher sur internet aujourd'hui dimanche ?

Le dimanche est un douloureux paradoxe. Jour de repos pour toutes les brebis du Seigneur, c'est également le jour où, ayant moulé tout le samedi en jogging devant Sex in the city, vous vous taperiez bien un petit remontant calceolique (ce qui en termes clairs, signifie une descente de vos actifs financiers mais votre banquière comprendra, comme toujours). Sauf que toutes les vendeuses de chaussures du monde sont comme vous, pas maquillées sur leur canapé, délaissant  dominicalement leurs arrières boutiques. Alors, pendant que Paulo est au golf, que la lessive sèche au fond du jardin (oui, je trouve ça très bucolique), cliquez avec frénésie. On ne meurt que deux fois (pour rappel : le jour de sa première cuite et le jour où votre mec vous surprend en petite tenue avec son meilleur ami).

- Premier clic : 670 euros. Une paire de Givenchy. 13 cm de bonheur à l'état pur (si, c'est largement suffisant). Un enlacement généreux de vos blancs petons avec ce faux air punk is not dead with Malcom Mac Laren qui imite si bien les bandelettes du retour de la momie. Oui, je sais, ce n'est pas vendeur, mais sur vos pieds ce sera bandant. 







- Second clic : 552 euros 23 (oui, parfaitement). Une paire de Valentino. Pour le prix, vous avez la droite et la gauche, et l'assurance de disposer d'un petit chef d'oeuvre que, en en prenant le plus grand soin, vous léguerez à vos arrière petites filles. La courbe du pied est celle de l'élégante hauteur point trop ostentatoire, le noeud un hommage vibrant à vos talons que tous les Achilles du monde voudront caresser avec la langue. La couleur est noir parce qu'en rouge ça le ferait aussi mais qu'il se trouve que c'est la couleur du diable et que ce n'est pas très chrétien de faire ça le jour du Seigneur.




- troisième et dernier clic : 35 euros. Une paire d'André. D'abord parce que André est un prénom délicieux pour une paire de chaussures (pour un garçon c'est discutable, mais pour une fille c'est adorable), et qu'ensuite il est préférable de s'arracher deux yeux que d'acheter dix fois plus cher une paire de tongs Vuitton à structure florale mauve (cf older post) et que lui préférer cette abordable petite paire de sandalettes est la preuve irréfutable que le mauve est parfois l'ennemi du mieux.

Peut-on considérer les palmes comme une forme de chaussures ?

Alors non.

Au même titre que les auto tamponneuses ne sont pas de vrais véhicules, tout ce qui est associé au pied n'est pas une chaussure. Une poule d'eau par exemple n'est pas une chaussure non plus. Même si oui, vous l'aurez deviné, il y avait un piège : la poule d'eau est absolument sans rapport avec le pied. C'était pour rire.

Pour les petits branleurs qui voudraient savoir "mais pourquoi ?", je répondrai ce que ma mère m'a répondu pendant plus de 15 ans : "parce que".

Cependant, un jour viendra, vous serez à la piscine d'Auteuil ou d'Argenteuil, on s'en fout. Votre progéniture sortra du petit bain avec ses appendices plastiques et sans vous consulter s'engagera, ainsi vêtue des pieds, vers la sortie. Sans ciller.
Il vous faudra bien alors lui expliquer pourquoi on ne se promène pas dans la rue en palmes. Il vous faudra des arguments. Il vous faudra aussi beaucoup de courage, parce que si votre nain commence comme ça, vous allez claquer.

Dans ma grande mansuétude, voici une argumentation qui bannit à tout jamais la palme du périmètre de la calcéologie (pour rappel : science sacrée de la chaussure) :

- la fonction : la palme sert à avancer plus vite. A ce titre, elle est la cousine de la basket mais elle en diffère par son usage.
Voyons sans attendre la partie usage.
- l'usage : la palme ne s'utilise que dans l'eau. Idéalement en milieu marin, accessoirement en milieu de piscine municipale, rarement en milieu de salle de bains. Elle ne s'accommode pas du bitume car cela lui donne le rhume (oui, je sais, c'est parfaitement débile, mais tentez cette réponse, elle est notée 4 étoiles au guide des réponses à la con qui marchent auprès des moins de 15 ans. Normalement après 15 ans cette question intervient plus rarement. Elle reste d'actualité mais d'autres questions plus physiques font leur apparition dans le cerveau humain, reléguant les vraies questions métaphysiques à la morgue du savoir).

Cette première réponse en appelle d'autres, plus complexes.
Par exemple : les méduses sont elles des chaussures ?

La réponse est oui.
Dingue.

vendredi 14 mai 2010

Quelles tongs peut on acheter chez Vuitton aujourd'hui vendredi ?

Aujourd'hui vendredi, s'il est impératif pour vous d'acheter une paire de tongs chez Vuitton, raboulez votre corps de déesse sur le vaisseau amiral des Champs Elysées et entreprenez un vendeur qui parle japonais.
3 possibilités s'offrent à vous.


1 - porter la tong immonde vendue également chez Super U pour des activités aussi pointues que sortir les poubelles ou préparer le barbecue (prix d'achat moyen 12 euros 50, plus, c'est du vol organisé en sous main par les succursales de LVMH en Chine, et pas un centime de plus pour les travailleurs de moins de douze ans). Choisissez la de couleur vive et impossible à assortir à quoi que ce soit. De préférence avec une structure florale, la fleur en plastique vernie étant le summum du mauvais goût, à moins de maîtriser la disruption tel le Jean-Marie Dru de la mode. Il vous en coûtera 360 euros.

2 - porter la tong monogrammée qui est la garantie de votre capacité financière à vous payer le superflu quitte à manger votre sandwich rillettes en terrasse du Mac Do. Pour respecter un minimum le champ visuel de vos contemporains, choisissez la version soft de la tong chagasse, un objet auquel votre manucure discrète / flashy saura donner une âme. Il vous en coûtera 420 euros.





3 - porter la tong monogrammée qui transforme le bitume sous vos pieds en sable mondain de Saint Tropez. Vous aurez remarqué qu'elle ressemble comme une paire de deux chaussures à l'option 2, mais notez une bonne fois pour toutes que entre le mauvais goût et l'audace la limite est aussi ténue qu'un poil de cul. Le simple fait d'opter pour cette version blanche de la tong de saison, à l'impérative condition d'avoir le peton tanné, légitime à peu près votre choix déraisonnable. D'abord parce que la blancheur amoindrit ici l'aspérité visuelle de l'objet (ça claque moins, et du coup ça claque plus),. Ensuite parce qu'elle augmente considérablement l'impact de votre ostentatoire capacité financière (une chaussure blanche est habituellement une chaussure qui dure moins d'une saison). Enfin parce que finalement, c'est ce qui se fait de plus joli chez Vuitton cette été dans le registre difficile de la tong. Il vous faudra l'assortir avec un maximum d'élégance et de sobriété dans la tenue, mais ai-je besoin de vous le dire ? Il vous en coûtera 420 euros.

Faut-il porter des tongs de marque ?

Oui. Effectivement bonne question.
Mais d'où vient-elle, aussi profonde soit-elle ?

Figurez-vous que pas plus tard qu'il y a trois jours, votre sympathique serviteuse errait, en paréo et lunettes Bottega Veneta, sur une plage sous peuplée des Maldives.
Hum, je sais, c'est rance.
Alors vous vous dites : la radasse était en vacances.
Certes.
Mais c'est anecdotique.
Quoiqu'en vacances, je m'adonnais toute entière à la réflexion et pour vous, curieux des choses de ce monde, je réfléchissais.
Je dirais même plus : je menais l'enquête.

Les circonstances m'ayant amenée, pendant que les jours ensoleillés succédaient aux jours très ensoleillés, à ne me chausser alternativement que de palmes et de tongs, j'ai fini par abandonner toute dignité et m'amener au restaurant dans cet accoutrement.
Notez que pour l'occasion, je délaissais momentanément les palmes et leur préférais les tongs.
Choisir c'est renoncer.

La tête basse, le souffle court, je m'apprêtais à souffrir tous les quolibets de la clientèle russe, adepte du bon goût, et le regard courroucé de la peuplade Maldivienne, quand, à mon inénarrable surprise (oui, je sais, inénarrable c'est un peu fort, mais c'est marketing, laissez tomber), je constatai ceci : je n'étais pas la seule à naviguer en tongs. Loin de là.


Oh flûte.
Sacrebleu.
Maman.
Alors que je pensais risquer au pire l'excommunication au mieux le sacre de la disruption fashion, je me retrouvais dans les ornières d'une affreuse banalité.
Je vous le dis comme je l'ai vécu : la réalité c'est qu'en vacances, lorsque le sable fin succède au sable très fin, rares sont ceux qui persévèrent dans le registre du talon aiguilles.
La réalité, mesdames et mes yeux, c'est que lorsque le soleil point, multiples et sans nombre sont ceux qui s'adonnent au port de la tong en toute liberté.

Vous allez me dire : ah ben oui, ben c'est sûr, ben c'est normal, ben elle croyait quoi, elle est conne ou quoi ?
Je ne vous en tiendrai pas rigueur. Je sais me tenir.
Mais voilà: mon éducation républicaine et mon père CRS m'ont appris une chose : honorer la patrie et respecter les dress codes.
Je sors d'hydravion, la première chose que je vois c'est un panneau en bois flottant de cocotier : "You'll be welcomed to the restaurant, evening wear, please be beautiful". Je me dis "crotte : out la tong, et pas sûr sûr pour la palme". Or nan. A défaut de devoir être (must be dans la langue anglaise de Hubert Reeves), la tong est, tout simplement.

Elle est, avec toute sa diversité chromatique, en pourfendeuse interdigitale. Elle est, dans sa caoutchouteuse essence, le symbole ostentatoire de la glande revendiquée, elle est, accessoire emblématique Big Lebowskien, la preuve que même sous la pluie, le soleil continue de briller et qu'on ne pisse pas impunément sur les tapis. Elle est le signe de ralliement d'une communauté qui compte autant d'adeptes du Club Med que du Coco Palm Tree Island Resort *******.

Okay. Elle est.
Mais au delà de cette évidence ontologique, deux questions pointent sous la semelle : quand et comment est elle ?

Sans plus attendre : les réponses.

D'abord, procédons par élimination :
1/ dans le cadre professionnel, hors toute activité déraisonnable : moniteur de plongée ou vendeur de glace à la sauvette à Palavas, elle n'est pas.
2/ dans le cadre sportif, hors ceux qui considèrent que mouler est une activité olympique, elle n'est pas.
3/ dans le cadre de la représentation festive ou célébrative, hors les mariages de Pamela Anderson à Malibu ou les soirées déguisées aux Jardins de Bagatelle, elle n'est pas.
4/ dans le cadre intime, hors tentative de rupture avant même d'avoir consommé ou mode d'origine ethnique non officiellement répertoriée, elle n'est pas.
5/ dans le cadre disruptif, histoire de se donner un genre, et quelles que soient les exceptions, elle n'est pas.

En vérité, la tong n'est qu'à une seule occasion : dans le cadre d'un abandon ostentatoire de toute marque de civilisation fondée sur le travail.

Elle est la marque de la revendication perpétuée depuis 1936 des congés payés, de l'idéal hippie dégénéré d'une société qui revient soudain à ses origines préhistoriques, les pieds nus et cornés, mais avec un bout de plastique coincé entre les orteils parce que la peau des pieds est salement fine depuis plus de 3000 ans.
Elle est une façon d'écrire avec les pieds : "je ne fais rien".
Elle porte avec elle l'imagerie tropicale d'un monde où tout est facile, et où tout ce qui est difficile peut attendre parce qu'il fait trop chaud.
Elle sonne comme un amant brésilien, comme une geisha aux pieds de bois, comme la chaussure d'un monde où tout ce qu'il y a de mieux à faire est d'attendre que l'air s'insinue entre les doigts de pieds.
La tong est la négation du labeur par les pieds.

A ce titre, elle se porte.
Non pas par confort (dans ce cas, il faudrait lui préférer l'espadrille, qui ne flatte pas les talons avec un slash ! de claquement de fouet, qui ne sue pas le goudron chauffé devenu plastique, qui ne laisse pas apparaître - tel le Saint Suaire - l'empreinte éternellement grise de votre pied sale), mais parce qu'une tong ne s'enfile pas. Elle s'enfourche comme une Harley Davidson, et fait de vous le Hells Angels de la plage, sans le port obligatoire du casque.

En résumé : la tong est la chaussure recommandée pour la glande.

La tong est un fallacieux retour aux temps béni de l'homo sapiens qui ignorait tout des 35h. Et dans le même temps, un immense paradoxe.
Soit elle vous désigne comme un produit de la société qui ne produit rien, soit elle vous désigne comme un produit de la société qui consomme du rien. Je suis riche au point de pouvoir acheter du temps à rien faire : la preuve, mate mes tongs.

Mais alors : si le port de la tong peut tout autant désigner un glandeur riche qu'un glandeur pauvre, diable, comment les distinguer ???

Pas de panique. Il vous reste un va tout.
La tong de luxe.

Chanel fait des tongs. J'ai pour ma part reçu en cadeau d'un ami qui considérait que je le valais bien ( et pour qui j'incarnais une certaine idée ludique de la glande) une paire de tongs Chanel dont le logo, gravé dans la semelle, laisse sa trace sur le sable à chaque pas.
Mouais. Classe.
Note : nan, rien à voir avec ce modèle ci à côté, qui est ici à titre indicatif et se trouve être plutôt moche en fait.

Prada fait des tongs, Manolo fait des tongs, Vuitton fait des tongs. Il existe sans nul doute un artisan méconnu qui coule encore, comme au temps des reines d'Egypte des tongs en or.
Qu'elles soient pour la plupart immondes ne change rien au fait qu'elles vous permettent d'acheter très cher l'emblème d'une glande luxueuse.

Certes, une claquette à dix mille reste une claquette.
Mais dans la valse des tongs du monde, se dire qu'il en existe une qui porte en elle un soupçon d'élégance, la trouver, la porter fera de vous une sorte de dénicheur de poussière dans une botte de sable.
La vraie classe.