Aujourd'hui mardi, c'est la sainte Sophie.
Fêter Sophie, c'est indéniablement fêter la sagesse, et comme le recommandait fort justement Horace, "mêle à la sagesse un grain de folie; il est bon quelquefois d'oublier la sagesse".
Je m'en vais prendre Horace au pied de la lettre et même en rajouter en citant encore Edward Matthew Hale qui dit avec un sens pointu de la polysémie : "il n'y a pas de sagesse au-dessous de la ceinture".
Certes, cette dernière phrase peut être interprétée de multiples façons, dont certaines très tentantes.
Je me garde ces dernières pour le dessert.
Mais en attendant, la plus littérale ne me semble pas mal.
Mais en attendant, la plus littérale ne me semble pas mal.
Force est de constater qu'il n'y a pas de sagesse au-dessous de la ceinture - ce n'est pas une remarque sexiste - et encore moins une fois passé le genou. Cette zone de non droit privilégie la folie et la folie n'est pas antinomique avec la beauté, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
Tout ça pour dire que s'il fallait rendre grâce à la Sophie qui sommeille en chacun de nous, il faudrait probablement renoncer à toute sagesse et se jeter les seins refaits en avant sur un ou deux modèles forts joliment surannés de la collection Vionnet, qui méritent toute notre attention.
Prenez par exemple cette petite merveille nouée sur le coup de pied au charme racé et à la facture balèze. A l'heure même où la maison de Madeleine (on se tapera l'étymologie du second prénom de ma mère plus tard) Vionnet renaît de sous la coupe en biais (qu'elle inventa, direct, en deux coups de ciseau à pot), rendons grâce à la grande dame qui, telle le H&M de son époque, fit ses armes dans la reproduction des succès vestimentaux de la fin du XIXe siècle avant de réinventer la mode, histoire de.
Hum.
Pour faire suite à cette phrase imbitable qui nécessite clairement que vous soyez gonflés à la dopamine, et à laquelle je comprends aisément que vous n'ayez pas tout compris, faisons plus simple pour rendre hommage à la postérité :
Hum.
Pour faire suite à cette phrase imbitable qui nécessite clairement que vous soyez gonflés à la dopamine, et à laquelle je comprends aisément que vous n'ayez pas tout compris, faisons plus simple pour rendre hommage à la postérité :
Madeleine et seulement Madeleine nous a libérées du corset
Madeleine et seulement Madeleine est née un 22 juin, a ouvert sa première boutique au 222 rue de Rivoli et intégre ainsi mon Panthéon (mais aussi mon Parthénon, aujourd'hui je suis large) personnel quand on sait que le 22 est mon chiffre culte
Madeleine et seulement Madeleine inaugure l'avenue Montaigne comme la Canebière de la mode, en s'y installant en 1913, secondée de ses 850 couturières diplômées
Madeleine et seulement Madeleine est un peu le Rembrandt de la haute couture, gagnant le premier procès visant la contrefaçon et dressant ainsi les bases d'un business model qu'a ignominieusement piétiné Bernard Arnault dans sa délirante mansuétude de démocratisation de l'unique.
Madeleine et seulement Madeleine inaugure l'avenue Montaigne comme la Canebière de la mode, en s'y installant en 1913, secondée de ses 850 couturières diplômées
Madeleine et seulement Madeleine est un peu le Rembrandt de la haute couture, gagnant le premier procès visant la contrefaçon et dressant ainsi les bases d'un business model qu'a ignominieusement piétiné Bernard Arnault dans sa délirante mansuétude de démocratisation de l'unique.
Madeleine dont il faut, à l'heure des suicides party chez France Telecom, relire cette phrase :
"L'important c'est d'arriver à vivre et à travailler tel qu'on est, en pleine vérité".
Madeleine qui aujourd'hui se cache (bien) dans le crayon de Rodolpho Paglialunga, et prête son nom à cet autre modèle foufou (cf photo à droite) à mi chemin entre l'épaule de torero et la chaussure de tango.
"L'important c'est d'arriver à vivre et à travailler tel qu'on est, en pleine vérité".
Madeleine qui aujourd'hui se cache (bien) dans le crayon de Rodolpho Paglialunga, et prête son nom à cet autre modèle foufou (cf photo à droite) à mi chemin entre l'épaule de torero et la chaussure de tango.
Madeleine c'est mon Amérique à moi.
Bon, bien sûr, je ne suis pas un lapin de six semaines, je sais bien que cette renaissance, à l'heure où l'on assassine Christian Lacroix sans ciller, n'est qu'une immense machination marketing orchestrée par des loupiaux italiens sans aucun scrupule (qui poussent le vice jusqu'à traiter Naomi Campbell de sac à main, m'enfin quand même...). Je sais que remettre Madeleine en selle ne participe que de loin à lutter contre la folie d'une mondialisation du luxe (oups, pardon, j'ai vomi).
Mais peu importe, en ce jour de sainte Sophie, Madeleine vaincra.
Et ces groles ne sont pas mal du tout.
Et ces groles ne sont pas mal du tout.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire