Partons du postulat que la question de l'argent ne se pose pas.
Se mentir à soi-même de temps en temps n'est certes pas très chrétien mais n'a jamais fait de mal, quoi.
Au diable l'avarice.
Vous vous êtes bien dit au moins une fois que si vous croisiez George Clooney 3h dans un ascenseur il tomberait grave fou amoureux de vous ? Ou que si vous vous mettiez au sport y a pas de raison, vous aussi vous auriez l'arrière train version Orient Express d'Angelina Jolie ? Ou encore, plus modestement, que James, cette espèce de bâtard de beau gosse qui prône la liberté affective et sexuelle, ne vous méritait absolument pas.
Don't you ?
Donc, ça c'est réglé.
Ne soyons pas à un postulat à la con près et pour une fois tablons sur celui-là.
Répétez après moi "j'ai beaucoup d'argent, j'ai beaucoup d'argent, j'ai beaucoup d'argent".
Hum. Ca va mieux, nan ?
Bon, une fois riches, que fait-on de tout cet argent ? Toutes les réponses commençant par "G" sont prohibées : Grande maison, Grosse voiture, Gigantesque dressing, Girafe pour animal de compagnie, Géantissime trip à l'acide, George Clooney.
En réalité, quand ça arrivera, vous n'aurez même pas besoin de vous poser la question : "Oh mon Dieu, j'ai tout cet argent et je ne sais pas comment le dilapider ! Mais que puis-je donc bien faire petit avorton richissime que je suis ?" car la société capitaliste est bien pensée.
Si.
Chaque mois, elle va vous envoyer sous blister argenté une jolie brochure Centurion Black American Express card (la CB qui défie les lois de la gravité et pèse 380g dans votre pochette Missoni) répertoriant de A(cheter 500 hectares de cao-otchu en Amazonie pour une offrir une belle pool terrasse à Mamoune qui adore les bains de pieds) à Z(izaguer bourré dans le ciel au volant d'un A380 autrement appelé Palace volant) tout ce que votre soudaine fortune peut vous procurer comme plaisir inabordable.
Comme vous n'avez pas encore le numéro de ce mois-ci, mais que moi si (ouais, je sais, même : je fais les vitres avec), laissez moi donc, bien informée que je suis, répondre à la question que, sans jeu de mots, je sus-mentionnais, en vous rappelant ce mantra qui a fait ses preuves en de nombreuses occasions : "oui, oui, ouiiiii".
Ramené à la question, ça veut dire, oui, bien sûr qu'il faut faire péter les groles sur mesure.
Non seulement il n'y a pas plus cher, mais il n'y a pas plus chic.
D'abord le sur mesure est par définition unique, et ça vous va bien.
Ensuite, le sur mesure est par définition cher, et quoi de plus satisfaisant que de casquer un max quand on pourrait nourrir pendant 3 ans une famille ougand...
Tsssss. Au temps pour moi.
Toutes mes excuses amis futurs riches.
Non mais qu'est-ce que c'est que cette comparaison à la con ? Très très mauvais esprit. Vous faites vivre ici Tom Ford, qui à n'en pas douter reverse 40% de ses revenus pour sauver l'Afrique. C'est indubitablement ce que font les stars qui ont trop de succès. Tom Ford se démerde avec l'Afrique, chacun sa merde.
Donc, je reprends. Le sur mesure est par définition outrageusement cher, parce que pour 3970 dollars (premier prix : je suis large comme disent les polonais), vous accédez en l'espace de trois mois (délai moyen d'attente) à la quintessence de la chaussure. Voilà pourquoi.
Et voilà pourquoi c'est bon mon cochon.
Côté fabrique, je cite : «Les clients peuvent choisir jusqu'au lacet parmi l'un des 18 modèles, et ce, dans une déconcertante quantité de matériaux (14 différentes sortes de cuir de veau, sans parler de suède et de peau de crocodile)". Il ne faut pas moins de 6 couches de vernis successives avant de ressembler à ce que vous voulez avoir aux pieds. Ca vous claque le beignet, hein, les amatrices de la manucure ?
OK, Tom Ford n'est pas le seul brun ténébreux à proposer la chaussure sur mesure d'une rare facture, de John Lobb aux anonymes, mais c'est probablement le moins moche, et surtout, c'est chez lui que nous enjoint d'aller se sur mesurer mon magazine discount. So, comme le disent les sapeurs-pompiers new yorkais : Go ! Go ! Go !
(Et surtout, c'est toujours mieux que de s'offrir sa paire de bottes en fourrure à 9240 dollars que le boucher du coin peut choper tout comme vous pour crâner à Noël. Pas classe du tout).
Pour synthétiser ma réponse, je dirai que s'il y a quelque chose d'aussi certain que la nécessité de se laver intensément les mains après avoir touché une barre de métro ligne 1 un lundi matin 9h, c'est que l'expérience ultime du luxe et du savoir-vivre se lobb dans cette simple aberration financière : faites vous donc faire une paire de chaussures magnifiques, et si possible un modèle brillant de clacissisme, sur mesure.
Vous n'en reviendrez pas de ce que soudain le classique vous va si bien.
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